Jean-Christophe Rufin

Médecin, écrivain et diplomate

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Comment décrire Jean-Christophe Rufin sans le réduire? A l’heure où les slasheurs font légion sur Linkedin, collectionnant les job titles comme des honneurs, Jean-Christophe Rufin passerait, au mieux, pour le maitre d’entre eux, au pire pour un petit blagueur… si tout chez lui n’était pas vrai. 

Né dans les années 50 dans le Cher, Jean-Christophe Rufin se forme très vite à la médecine, et passe les premières années de sa carrière dans les hôpitaux, notamment à la Sâlpétrière, les Hôpitaux de Paris et Saint-Antoine, en psychiatrie. Il se tourne en parallèle rapidement vers la médecine humanitaire, faisans partie des pionniers de Médecins sans frontières, aux côtés de Bernard Kouchner. Il y dirige plusieurs missions, notamment en Amérique latine et en Afrique de l’Est, où il rencontre sa femme. Au milieu des années 90, il devient administrateur de la Croix Rouge, et s’implique par la suite dans plusieurs autres ONGs. 

Comme Jean-Christophe Rufin est également diplômé de Sciences Po, il mène aussi dès les années 80 une carrière politique, devenant d’abord conseiller du secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme de l’époque, puis attaché culturel au Brésil. En 1985, il entre au cabinet de Francois Léotard, alors Ministre de la Défense. En 1995, il retourne au Brésil pour y devenir attaché culturel de nouveau, tout en continuant son implication dans l’humanitaire. En 2007, il est nommé ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie, participant notamment à des opérations de traque d’Al Qaida. En 2011, il intègre brièvement la campagne présidentielle de Martine Aubry.

Pendant tout ce temps, Jean-Christophe Rufin écrit, aussi, s’inspirant de ses aventures aux quatre coins du globe et des situations extrêmes dont il est témoin. Il publie un premier essai, Le Piège Humanitaire, en 1986, puis un premier roman, Abyssin, en 1997, puis un autre, et encore un autre…  En 2001, il reçoit le Prix Goncourt pour Rouge Brésil, et entre à l’Académie française en 2008. 

A lire tout cela, on imaginerait volontiers que Jean-Christophe Rufin vit dans le 6ème arrondissement de Paris, courant les prix littéraires et les mondanités, mais non: la plupart de l’année, il réside dans son chalet d’alpage face au Mont Blanc, qui lui sert de base à la fois pour écrire et pour grimper, ses deux immenses passions parmi ses immenses passions. Son dernier roman, Les flemmes de pierre (Gallimard) réunit d’ailleurs ses deux amoures, relatant l’histoire de deux passionnés de montagne que celle-ci va mettre à l’épreuve. 

« Celui qui ne lit pas n’aura vécu qu’une seule vie. Celui qui lit aura vécu 5000 ans », disait Umberto Eco. Qu’aurait-il pensé de Rufin et ses mille vies, à la fois lues, écrites et vécues?

Jean-Christophe Rufin nous fera l’immense honneur d’être parmi nous à la prochaine édition des Sommets, pour nous parler de l’époque, de l’aventure, du risque, et de la montagne, évidemment, dans tout ce qu’elle a à la fois de plus révélateur et de plus inutile, donc de plus beau.