le 19 mars 2024 5 minutes

Sébastien Henry : Comment les décideurs peuvent s’inspirer des moines

Sébastien Henry – qui se décrit comme entrepreneur, écrivain et coach de dirigeants -, serait-il un slasher version Linkedin ? Ou serait-il simplement un esprit libre et curieux ?

Charles Bukowski disait que les âmes libres sont faciles à reconnaître en ceci que nous nous sentons bien en leur présence. Nous pencherions donc définitivement pour la seconde option. D’autant que derrière les mots, il y a l’action. Sébastien entreprend : il a fondé une école appelée les Lucioles, dont le premier objectif est d’apprendre aux enfants à se relier à la nature, à soi et aux autres. Il en prépare aujourd’hui la suite avec la création du collège. Sébastien écrit : il a publié sept ouvrages oeuvrant à faire le pont entre le monde de la sagesse et celui des affaires. Et puis Sébastien accompagne des dirigeants, dans le sens figuré mais aussi littéral, puisqu’il aime les emmener marcher en forêt et se retirer un temps dans des monastères. Il s’évertue aussi à créer des liens entre eux, comme en témoigne sa dernière initiative « Pionniers dans l’âme », qui vise à rassembler quelques dirigeants de structures et de tailles différentes pour les aider à approfondir leur cheminement vers un leadership plus conscient.

Comment choisis-tu tes projets ?

Le premier critère qui me guide est celui de la joie. Je me demande ce qui me fait vibrer. Mes choix viennent de moins en moins de la tête, et de plus en plus du coeur. D’ailleurs, pour décider si je dois me lancer dans un projet ou non, j’ai pris l’habitude d’aller dormir une nuit seul en montagne, sans aucune distraction. J’essaie de faire cela plusieurs fois par an, cela m’aide à y voir plus clair.

Tu as fait une école de commerce et as commencé à travailler en entreprise. Qu’est ce qui t’a amené à fréquenter des monastères ?

Le choc est apparu assez tôt, alors que j’étais encore étudiant à l’ESSEC, où je me sentais un peu perdu. J’ai alors eu l’idée d’aller visiter des monastères, par curiosité. Et là, j’y ai trouvé quelque chose de très troublant, à savoir la joie. Je voyais ces moines qui avaient pratiquement renoncé à tout (argent, reconnaissance sociale, confort, relations amoureuses et charnelles etc) et qui pourtant étaient profondément joyeux. Cela m’a beaucoup intrigué, et j’ai cherché à comprendre ce que je pouvais importer de ce monde-ci.

Si je ne devais choisir qu’un enseignement tiré de la vie monacale, ce serait l’importance de sanctuariser des temps de recul.

Quel est l’enseignement principal que tu retiens de tes immersions dans l’univers des moines ?

Si je devais n’en choisir qu’un, ce serait l’importance de sanctuariser des temps de recul. Cela peut prendre plein de formes différentes, comme une marche en forêt, une retraite ou autre. Les moines accomplissent cela quotidiennement à travers les temps de prière. Personnellement je cherche régulièrement à me retirer de l’action : plusieurs fois par jour, je prends quelques minutes pour couper avec le bruit ambiant et poser mon attention sur mon souffle, me reconnecter aux valeurs qui sous-tendent mon travail.

Des dirigeants d’entreprises, notamment de gros groupes, peuvent-ils réellement s’accorder ce temps ? 

Oui, certains le font très sérieusement et régulièrement. Christopher Guérin (PDG de Nexans) ou Denis Machuel (PDG d’Adecco), pour ne citer qu’eux parmi les dirigeants que j’ai la chance d’accompagner, sont des adeptes de la médiation et, plus généralement, de ces temps de retrait.

Aux Sommets tu vas animer un atelier avec le moine zen Phil Dat Phan, que tu connais bien. Qu’allez vous proposer ?

Gérer le plus grand monastère bouddhiste d’Europe demande d’exercer un vrai leadership.

Au delà de la sagesse que nous pouvons importer des pratiques monacales, il me semble intéressant de se pencher sur les enseignements que peut nous apporter l’expérience de Dat en terme de leadership. Dat fait partie du plus grand monastère bouddhiste d’Europe, qui héberge plus de cinq cent moines et accueille chaque année des milliers de visiteurs. En terme d’organisation c’est extrêmement intéressant ; cela demande un vrai leadership, dont on tentera de mettre en lumière les ressorts et fondements.

 


Les Sommets, qu’est ce que c’est ?

Les Sommets, ce sont 3 jours pour s’inspirer et respirer, et repenser l’entreprise de demain. Au programme, des masterclass, des échanges sans filtre, des interviews live, des ateliers indoor et outdoor, le fameux télécabine pitch, des déjeuners, des diners, et enfin des soirées dont les Sommets ont le secret.

Avec en filigrane l’objectif de créer de nouvelles connexions : entre les neurones, entre les problématiques, entre les gens.

Envie de nous rejoindre, seul ou avec votre équipe ? D’organiser votre séminaire aux Sommets ?

N’hésitez pas à nous contacter sur contact@les-sommets.fr

Vous avez aimé cette interview ?

Partagez la !